La question de la validité du Hajj pour une personne ayant des dettes non remboursées revient fréquemment, surtout à l’approche de la saison du pèlerinage. Beaucoup de musulmans sincères souhaitent accomplir ce pilier fondamental de l’islam, mais se retrouvent tiraillés entre leur désir d’accomplir le Hajj et leurs obligations financières.
Dans cette fatwa émise par le Cheikh ‘Outhman Ibn Abdallah As-Sâlimy (qu’Allâh le préserve), publiée par 3ilm.char3i.net, une réponse claire et équilibrée est apportée à cette préoccupation.
La question posée
Question :
Qu’Allâh soit bienfaisant envers vous.
Le Hajj d’une personne qui avait une dette qu’il n’a pas remboursée est-il valide ?
Sachant qu’il pouvait la rembourser mais il ne s’est pas mis d’accord sur un délai fixe avec le créancier, et que ce dernier n’a pas réclamé son dû ni exprimé de besoin.Qu’Allâh vous récompense par un bien.
La réponse du Cheikh
Réponse :
Son Hajj est valide, et il n’a rien à se reprocher tant que le remboursement n’a pas de délai fixé ou que le créancier ne lui a pas demandé de rembourser ni exercé de pression.
En revanche, si un délai a été fixé et que ce délai est arrivé, alors la personne doit demander l’autorisation à son créancier pour accomplir le Hajj.
Si le créancier l’autorise, alors il peut partir sans que cela ne pose problème.
(Fatwa datée du 28/05/1434 – correspondant au 08/04/2013)
⚠️ Ce qu’il faut retenir
✅ Le Hajj est valide dans le cas d’une dette sans échéance précise, et sans demande du créancier.
❌ Le Hajj ne doit pas primer sur le remboursement d’une dette exigible, sauf si le créancier en donne l’autorisation.
🤝 L’accord du créancier est une condition morale et religieuse lorsque la dette devient exigible.
💡 Pourquoi cette question est-elle importante ?
En islam, les dettes sont une affaire très sérieuse. Le Prophète ﷺ a mis en garde à plusieurs reprises contre le fait de mourir sans avoir réglé ses dettes. Cependant, cela ne veut pas dire qu’un pèlerinage accompli avec une dette impayée est forcément invalide.
L’islam cherche l’équilibre entre les obligations cultuelles et les droits des gens. Ainsi, tant que le créancier ne demande rien, la dette ne fait pas obstacle à la validité du Hajj.
📌 Conseil pratique aux musulmans endettés
- Discutez avec votre créancier : Clarifiez la situation et assurez-vous de son accord.
- Faites preuve d’intention sincère : Prévoyez de rembourser la dette dès que possible.
- Ne retardez pas le remboursement inutilement sous prétexte de faire le Hajj.
Conclusion
Accomplir le Hajj tout en ayant une dette n’est pas automatiquement interdit ni invalide. Tout dépend de l’accord contractuel, du comportement du créancier, et de la sincérité du débiteur. L’islam, dans sa sagesse, nous enseigne à respecter à la fois les droits d’Allâh et les droits des créatures.
📚 Réponse extraite d’un audio du Cheikh ‘Outhman Ibn Abdallah As-Sâlimy