La Omra, ou « petit pèlerinage », est un acte de dévotion accompli par les musulmans à La Mecque. Contrairement au Hajj, elle peut être effectuée à tout moment de l’année. Pour les femmes, comme pour les hommes, elle représente une occasion précieuse de se rapprocher de Dieu. Toutefois, certains aspects spécifiques méritent d’être soulignés pour mieux comprendre la manière dont les femmes vivent et accomplissent cette adoration.
1. L’intention (niyya) et la préparation
La Omra débute par l’intention sincère d’accomplir ce rite exclusivement pour Allah. Avant de franchir le miqat (le lieu où l’on entre en état de sacralisation), la femme formule mentalement son intention et dit : « Labbayka Allahumma ‘Umrah ». Elle peut également la prononcer à voix basse, car l’Islam recommande la discrétion pour les femmes dans certains actes publics de dévotion.
2. L’état de sacralisation (ihram)
Pour entrer en état d’ihram, les femmes doivent se conformer à des règles précises :
- Elles peuvent porter tout vêtement pudique couvrant entièrement le corps, sans obligation d’habit spécifique comme chez les hommes (qui portent deux pièces non cousues).
- Le visage ne doit pas être couvert par un niqab ou voile directement posé. Cependant, certaines savantes autorisent le port d’un tissu tombant du voile (khimar) sans contact direct avec le visage.
- Il est interdit d’utiliser des parfums, de se couper les ongles ou les cheveux, ou d’avoir des relations conjugales pendant toute la durée de l’ihram.
3. Le Tawaf (la circumambulation)
Une fois arrivée à la Mosquée Sacrée, la femme commence le tawaf, c’est-à-dire les sept tours autour de la Kaaba, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Contrairement aux hommes, les femmes n’ont pas à effectuer le raml (marche rapide) ni à exposer l’épaule droite. Elles doivent veiller à ne pas se bousculer et peuvent choisir de faire le tawaf dans des moments moins bondés.
4. Le Sa’i entre Safa et Marwa
Après le tawaf, les femmes accomplissent le sa’i : sept allers-retours entre les collines de Safa et Marwa. Ce rite rappelle la recherche d’eau de Hajar, l’épouse du Prophète Ibrahim, pour son fils Ismaël. Les femmes ne sont pas tenues de courir entre les marques vertes, contrairement aux hommes. Ce moment est souvent chargé d’émotion, car il relie la pèlerine à l’histoire d’une femme au cœur de la tradition islamique.
5. La coupe des cheveux (taqsir)
Pour clôturer la Omra, la femme doit se couper une petite portion de cheveux, généralement l’équivalent d’une phalange. Cela symbolise la sortie de l’état d’ihram. À ce moment, toutes les restrictions sont levées.
6. Spécificités à prendre en compte
- La menstruation : Si une femme a ses règles, elle ne peut pas effectuer le tawaf. Elle attendra de retrouver sa pureté rituelle pour accomplir ce pilier. Toutefois, elle peut faire les autres actes comme le sa’i si le tawaf a été fait auparavant.
- Accompagnement (mahram) : Selon certaines écoles juridiques, il est recommandé voire obligatoire que la femme soit accompagnée par un mahram (un homme de sa famille qu’elle ne peut pas épouser).